Boxe thai et Muay Thai, en savoir plus

Je suis très content de vous présenter cet article qui me tenait à coeur. Aujourd’hui on va se demander qu’est le que le muaythai et apporter des réponses à la fois historiques, pratiques, culturelles et même spirituelles. La toute première chose à savoir c’est que c’est que boxe thai et muay thai ou la boxe thaïlandaise désigne la même discipline. Alors ne soyez pas étonné de trouver indifféremment l’une ou l’autre appellation au cours de ma présentation. 

Boxe thai et muay thai, un peu d’histoire

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’histoire de la boxe muay thai ne se résume pas en 2 lignes. Alors pour qu’on s’y retrouve, je vous propose un petit panorama historique. Je vais découper ça en période. comme ça, vous pouvez directement vous rendre à la partie qui vous intéresse.

Des historiens et des passionnés travaillent à remonter les origines du muay. Ils avancent des hypothèses remontant à deux siècle avant JC. Il s’agit alors d’une technique de combat à mains nues. Ce qui est sur c’est que c’est une pratique martiale ancestrale qui s’est nourrit et enrichit au fil du temps des techniques des armées adverses comme celle des khmers ou des birmans.

Pour ma part, je vais démarrer à la période d’Ayutthaya car c’est un tournant confirmé dans l’histoire de cette discipline à partir duquel nous avons des écrits (des chroniques royales principalement).

1350-1867 : Essor royal et stagnation

Probablement au début du XIVe siècle, les spectacles des combats de boxe muay thai deviennent à la mode chez les nobles. C’est aussi à cette époque que l’on commence à introduire les bandages aux mains (kaad chuek). Les meilleurs pratiquants sont invités à la cour pour enseigner leur art. Les officiers les plus doués sont recrutés pour un corps d’élite au service de sa majesté. Très vite, cette pratique revêt une dimension sociale très forte puisqu’elle permet de gravir les échelons.

A la fin de cette période, le muay stagne pendant un siècle par manque d’innovation et de changement même s’il continue à être pratiqué à la cour et à servir le pays du peuple du Siam. 

1868-1925 : Renaissance populaire avec les Rama

Il suffit d’un roi enthousiaste et moderne pour redonner à cette discipline un bon coup de fouet. Merci à Rama V (connu aussi sous le nom de Chulalongkorn) pour avoir soutenu l’essor du muay dans une période faste. Ce roi avait foi dans les bienfaits de cet exercice pour ses sujets, à commencer par la rigueur et la défense.

A partir de 1910, Son successeur Rama VI a continué dans le sens de la popularité de la boxe thai et muaythai et pousse même cet art martial en dehors des frontières en l’introduisant en Europe et ailleurs dans le monde où il séduit. Mais, jugé dangereux aussi, il se prépare à subir quelques adaptations.

1926-1945 : Tournant sportif

C’est là que tout bascule avec l’abandon progressif du kaad chuek pour des gants de boxe, l’introduction de la coquille pour protéger les organes génitaux, la multiplication des gymnases pour le grand public et dans la foulée la naissance des camps d’entrainement et la mise en place d’une pédagogie.

Le muay se codifie en prenant pour modèle la boxe anglaise. C’est aussi la période où les différents styles de muay (dont on reparlera plus bas) qui étaient représenté à la cour s’homogénéisent. On inaugure un système de classification, rudimentaire dans un premier temps. On appelle cette nouvelle pratique sportive le muaythai. Bref, notre sport préféré voit le jour et prend de plus en plus d’importance en Thaïlande.

1945-1999 : Invasion mondiale

Après la seconde guerre mondiale, le monde commence à découvrir cette discipline. A la fin des années 50, un Japonais du nom d’Osamu Noguchi s’en inspire fortement pour mettre au point le kickboxing. Quelques années plus tard, il introduit le muaythai en Europe. Pendant ce temps, en Thailande, la popularité de la boxe muay thai s’accroit d’années en années.

Au début des années 70, les films de Bruce Lee lance une mode internationale sans précédent pour les sports de combat. Le muaythai profite du vent pour s’installer sur le territoire américain, en Allemagne, en Hollande et en Australie

En 1989 est crée l’IFMA (International Federation of Muaythai Amateur). Il s’agit d’une association sportive qui prend de l’ampleur au fil des années. Aujourd’hui, elle s’impose aujourd’hui au niveau mondial en fédérant une centaine de fédérations nationales sur la planète.

A la fin du siècle, le muaythai attire de plus en plus de passionnés et de curieux en Thaïlande. Les camps d’entrainements ouverts aux étrangers et les structures pour les accueillir commencent à fleurir. Le monde entier afflue pour cette expérience unique de pratiquer la boxe muay thai à la source.

Années 2000 : Vers les Jeux Olympiques

La mode de la boxe muay thai continue à se répandre, elle touche de plus en plus large, les hommes, les femmes, les enfants et même les nostalgiques avec le Muay Boran. C’est une discipline la plus proche de la tradition selon les puristes, qui se pratique avec les kaad chuek. 

Aujourd’hui, tout le monde peut pratiquer la boxe thai de sa forme la plus spirituelle ou puriste à sa dimension professionnelle en passant par des millions d’amateurs à travers le monde qui y trouvent aussi leur compte. 

Face à cette réalité, le comité olympique n’avait d’autre choix que de prendre en considération la candidature pour les Jeux de cette discipline.

Les règles de la boxe muay thai

Comme je l’ai laissé entendre dans la partie historique, les règles de la boxe muay thai ont fort évolué au cours de l’histoire. Ce sujet pourrait être l’objet d’un livre à lui seul. Aussi, je me contenterai de vous donner de manière concise les règles actuelles de cette discipline. Mais je vous encourage à chercher un peu si le sujet vous intéresse. C’est passionnant car cela touche à l’histoire, aux techniques martiales, à la culture…

Ring

Comme je vous le disais dans la partie historique, boxe thai et muay thai se sont codifiés à partir de la boxe anglaise. De fait, un combat de muythai se déroule dans un ring classique de boxe de 5 à 7 mètres, entouré de 3 rangées de cordes. On y retrouve ausi un coin bleu, un coin rouge et 2 coins neutres qui correspondent aux 4 points cardinaux d’une boussole. Le coin bleu étant le Sud-Est et le rouge, le Nord-Ouest.

Staff d’arbitrage

Les combats sont organisés en rounds sous l’autorité d’un arbitre qui veille au respect des règles et interrompt éventuellement les corps à corps lorsque ces derniers s’éternisent. On dit à tort qu’en boxe thai et muay thai, tous les coups sont permis. Disons plutôt que seuls les coups de poing, de coude, de pied et de genou sont autorisés.

La décision finale est celle de 3 juges qui remplissent des feuilles de notations à la fin de chaque round. Ils tiennent compte du nombre d’attaques, de leur technique, leur variété, leur précision, leur puissance et des dommages sur l’adversaire. Rentrent aussi en ligne de compte l’habilité défensive.

Fin du combat

Si le combat va au bout des 3 ou 5 rounds, c’est le boxeur qui emporte le plus de round qui gagne le combat par décision (unanime ou partagée). A moins que le combat se termine de façon anticipé par KO (boxeur toujours à terre après 10 secondes) ou par KO technique (adversaire qui n’est pas en mesure de continuer le combat). Un combat peut également être écourté par abandon, décision du médecin ou par disqualification.

Parce qu’on s’est tous déjà posé la question du comment ça se passe quand 2 boxeurs tombent KO en même temps et de qui gagne, je me permets d’apporter ici la réponse avec un exemple. Si les deux boxeurs se mettent KO en simultané, l’arbitre compte jusqu’à 10. À 10 les deux boxeurs sont encore à terre, il s’agit d’un match nul. Si un se relève, l’arbitre continue de compter le second. Va-t’il se relever et être en mesure de continuer le combat lui aussi ? Se ce n’est pas le cas, c’est celui qui est debout qui est déclaré vainqueur. Ce fut le cas lors du combat de Jonathan Lecat et Dorian Price au Max Muay Thai à Pattaya en 2017. J’adore cette vidéo 😉

Les catégories de poids en boxe thai et muay thai

Categories IFMA (amateur)

Les juniors peuvent boxer dans les catégories suivantes : – de 45kg, – de 48kg, -de 51kg, -de 54kg, -57kg, -de 60kg, – de 63,5 kg, -de 67kg, – de 71kg, -75kg. Pour les filles au dessus de 75kg, il n’y a plus de catégories. Pour les garçons, il y a encore les catégories suivantes : – de 81kg, -de 86kg et – de 91kg .

Les catégories amateurs pour les seniors sont les suivantes :- de 48kg, -de 51kg, -de 54kg, -57kg, -de 60kg, – de 63,5 kg, -de 67kg, – de 71kg, -75kg. Pour les femmes, il n’y a plus de catégorie au-delà de 75kg. Pour les hommes, il y a encore les catégories suivantes :- de 81kg, -de 86kg et – de 91kg

Categories « pro »

• Paille : moins de 47,128 kg /105 lb
• Mi-mouches : compris entre 47,128 et 48,988 kg/108 lb
• Mouches : compris entre 48,988 et 50,802 kg/112 lb
• Super-mouches : compris entre 48,988 et 52,163 kg/115 lb
• Coqs : compris entre 50,802 et 53,525 kg/118 lb
• Super-coqs : compris entre 53,525 et 55,338 kg/122 lb
• Plumes : compris entre 55,338 et 57,152 kg/126 lb
• Super-plumes : compris entre 57,152 et 58,967 kg/130 lb
• Légers : compris entre 58,967 et 61,237 kg/135 lb
• Super-légers : compris entre 61,237 et 63,503 kg/140 lb
• Welters : compris entre 63,503 et 66,678 kg/147 lb
• Super-Welters : compris entre 66,678 et 69,853 kg/154 lb
• Moyens : compris entre 69,853 et 72,574 kg/160 lb
• Super-moyens : compris entre 72,574 et 76,205 kg/168 lb
• Mi-lourds : compris entre 76,205 et 79,378 kg/175 lb
• Lourds légers : compris entre 79,378 et 90,719 kg/200 lb
• Lourds  : Plus de 90,719 kg/Plus de 200 lb

Comme vous l’aurez remarqué, si ce découpage en kilos ne présente que des nombre décimaux, c’est que la répartition initiale des catégories s’est faite en livres (lb). C’est pour ça que j’ai laissé les deux mesures.

Les différentes techniques et styles en boxe thaïlandaise

L’usage des différentes techniques en contexte conduit inévitablement le pratiquant de boxe muay thai a acquérir son propre style en fonction de de ses préférences et de ses facilités. Il faudrait un livre complet pour vous expliquer toutes les possibilités permises par cette discipline. A défaut, je vous propose un tour d’horizon des armes à disposition du nakmuay.

Techniques de coups en boxe thai et muay thai

Vous allez voir que profusion de coups ne nuisent pas à l’univers de la boxe thai et du muay thai. Au contraire, elle fait toutes sa richesse. Cette discipline est d’ailleurs nommée la sciences ou l’art des 8 membres, c’est à dire les poings, pieds coudes et genoux.

• Coups de poing (Shot) : Direct, crochet, uppercut mais aussi revers en rotation, swing, coup de poing sauté ou descendant, ce ne sont pas les coups de poings qui manquent, il en existent encore d’autres mais déjà maitrisons ceux là !

• Coups de coude (Dhee sork) : Il existe en boxe thai et muay thai une multitude d’offensive avec le coude même si ce n’est pas le coup le plus fréquent. Il peut-être horizontal, inversé, en rotation, pénétrant, sauté… C’est une arme vraiment intéressante à maitriser car toujours inattendue et spectaculaire. Sans compter que bien placé, un coude peut précipiter la fin à un combat.

• Coups de pied (Dhe) : Les coups de pieds sont surtout des coups circulaires mais comme pour les coups précédents, vous pouvez trouvez de grandes variantes dans les coups de pieds qui peuvent aussi être frontaux, retournés, sautés, plongeant, descendant…. Certains percutent juste alors que d’autres sont pénétrants comme le fameux teep. Notez quand on parle de coup de pied, il s’agit de plusieurs parties concernées puisqu’on peut taper avec le tibia, le coup de pied, la plante ou le talon.

• Coups de genou (Dhee Kow) : La rotule est une sacré arme de la boxe muaythai. Un genou fléchi inflige de sacrés piqures. A vous de voir si vous le sortez direct, en diagonale, plongeant ou si vous préférez le coup de genou sauté ou en escalier. Les variantes ne manquent pas, il suffit de s’entrainer ! Et n’oubliez de pratiquer des séries en vue de corps à corps

Autres techniques utilisées en boxe muay thai

• Corps à corps : Technique qui consiste à poursuivre le combat en mode rapproché. Deux objectifs possibles, il s’agit de récupérer physiquement en s’accordant une sorte de répit. Mais le corps à corps peut aussi être utiliser pour « affaiblir » l’adversaire en s’attaquant à ses flancs et à ses cuisses avec les genoux. L’effet visé est de lui couper les jambes.

• Projection et fauchage : La projection est une action de l’un des 2 combattants afin de sortir du corps à corps. Elle est souvent précédé d’un fauchage qui consiste à déséquilibrer l’adversaire avec un coup de pied bas circulaire

• Blocage et saisie : Ici, il s’agit de deux techniques de contre-attaques à garder à l’esprit. D’une part, le blocage, c’est à dire opposer à un coup entrant le bras ou le tibia pour le stopper. D’autre part, la saisie qui est une action qui consiste à immobiliser rapidement une partie de corps de votre adversaire attaquant pour contre-attaquer : cou, jambe, poing… tout est saisissable, partie génitale exceptée.

• Esquive et parade : On ne maitrise pas l’art de la boxe muay thai sans travailler autant ses techniques de défenses que ses techniques offensives. Les retraits du corps ou esquives vous permettront non seulement d’éviter un coup mais aussi souvent de déstabiliser votre adversaire. Vous pouvez éviter un coup mais vous pouvez aussi le dévier ou le bloquer grâce aux parades.

Techniques de déplacement et de jeux de jambe

Tellement évident et pourtant si important à rappeler: la boxe muaythai, comme sa cousine anglaise, implique forcement la maitrise du déplacement. C’est un travail sans relâche. C’est souvent grâce à un jeu de jambe remarquable que des boxeurs sortent du lot car c’est la clé de voute de la rapidité et de la puissance.

Les styles en boxe muay thai

Avant, il existait des styles spécifiques en fonction de la région du pays où était pratiqué boxe thai et muay thai. Certains étaient calquées sur l’énérgie des animaux comme par exemple la vitesse du singe, la force du buffle ou la vivacité d’esprit du tigre. Comme je vous le disais plus haut, ces différents styles de combattants cohabitaient à la cour du roi et participaient au spectacle.

Aujourd’hui, on dit d’un boxeur technique qu’il est fimeu. Un combattant qui avance et qui encaisse est muay bouk. Celui qui utilise beaucoup ses poings est muay mat, les coudes muay shok, les pied muay tei. Enfin un combattant qui cherche le corps à corps est muay pam. Liste non exhaustive, à chacun son style!

La spiritualité dans le muaythai

On ne peut pas parler de boxe thai et muay thai sans aborder la question de la spiritualité qui est au centre de cette pratique. De l’extérieur, il y a quelques signes visibles qui éveillent notre curiosité car c’est un peu insolite pour nos yeux et nos oreilles d’européens.

Danses rituels

Lorsque les boxeurs arrivent sur le ring au son d’un musique traditionnelle, le samara, il effectue une danse que l’on désigne à tort par le terme Ram Muay. En réalité, le Ram Muay est la seconde partie seulement.

En effet, le boxeur effectue d’abord le Wai Kru, c’est un hommage de l’élève à son maitre, rendu obligatoire par les instances du muay. Il se déroule en deux temps. Le boxeurs fait d’abord le tour du ring en guise de reconnaissance du terrain. Puis il s’agenouille au milieu du ring et effectue une série de geste d’hommages.

Enfin, si le combattant le désire, au moment de se relever du centre du ring, il peut enchainer avec le Ram Muay. Il exprime toujours son respect mais celui-ci est adressé de manière plus général au public, à la discipline, à la patrie…. Avant, chaque école avait son Ram Muay qui la représentait. Aujourd’hui c’est différent. C’est au boxeur de choisir la chorégraphie qui le représente le mieux comme le vol du cygne ou danse du chasseur.

Clairement, Wai Kru et Ram Muay sont aussi un échauffement et un travail de concentration pour le combat.

Monkgon et prajeet

Ce rituel dansé s’effectue avec un bandeau sacré sur la tête : le monkgon. C’est un « cadeau » du maitre à son élève (en réalité, il s’agit le plus souvent du mongkon du club/camps) . Celui-ci le porte fièrement comme une marque de respect. Il a fait l’objet d’une bénédiction au temple bouddhiste. Le boxeur ne peut pas touché au monkgon. Il est mis et retiré par l’homme qui l’accompagne au combat.

Si vous avez vu des combats thais, vous aurez sans doute remarqué les prajeet porté en ceinture autour du biceps. On en trouve dans le clubs français comme signe de passage de niveau en fonction des couleurs. Pourquoi pas. Leur histoire remonte à des siècles de cela, ils auraient servi à marqué les grades des combattants à l’armée. Mais aujourd’hui en Thaïlande, ils servent surtout de parures aux combattants. Ils peuvent y dissimuler des prières protectrices gravé sur de fines et minuscules feuilles de bronze enroulées sur elles-mêmes ou de minuscules représentations de Bouddha.

Il existe encore d’autres types d’amulettes et d’accessoires comme les colliers de fleurs pour les combats de boxe thai et muay thai. Comme chaque partie de cette article de présentation, il peut donner lieu à l’écriture d’un livre entier.

Les légendes de boxe thai et muay thai

Haha, je ris parce que je comprends bien à quel point c’est casse-gueule de vous dévoiler ma liste de champions boxe thai et muay thai. Je suis sur que ça va lancer bien des débats en commentaires, mais tant mieux, ça risque d’être passionné et passionnant ! Je vous attends 😉

Les champions thaïlandais

• Samart Payakaroon : Baby Face Tiger de son petit nom. Ce champion beau gosse de boxe muay thai s’est également illustré en boxe anglaise. Il a forgé sa réputation autour de sa maîtrise des teeps. Au plus fort de sa gloire, un teep puissant suffisait à clore un combat. On lui connait un brève carrière de chanteur et d’acteur (Boxers notamment, voir plus bas la partie sur la boxe muay thai dans le cinéma). Aujourd’hui, il dirige le camp Samart Payakaroon à Bangkok.

• Krongsak Prakong-Boranrat : Surnommé Le Professeur, il a son actif 300 combats, dont 200 professionnel. Respect. Il a semé la terreur dans les années 80 sur tous les rings du monde et surtout en Europe où personne n’a réussi à le battre. Guillaume Kerner, grand combattant français de l’époque surnommé l’Ange blond, s’en souvient encore !

• Buakaw Banchemek : Vraie légende vivante du muaythai. Il approche les 300 combats dont une poignée seulement de défaites. Normal avec un style aussi agressif et une telle puissance dans les poings. Il apparait de moins en moins sur les rings, mais entre nous, il n’a plus ses preuves à faire ! Vous pouvez aussi le retrouvez sur grand écran dans 2 films du genre comme Yamada, la voie du samouraï. Voir plus bas.

• Saenchai PK Saenchai muaythaigym : Du haut de son mètre 66, Saenchai n’en ai pas moins un des plus grand combattant de tous les temps. Son style est unique en son genre, sa technique sans faille et ses démonstrations, étonnantes. Attendez de voir son coup de pied de roue ! Il boxe encore mais pour le plaisir et celui de ses fans. C’est un boxeur très généreux et souriant.

• Yodsanklai Fairtex : Son coup de pied circulaire gauche est rentré dans la légende alors même si on note du déclin chez ce boxeur depuis 2017, je le garde dans cette liste au nom de sa précision militaire et sa technique exemplaire. D’ailleurs, elle lui a valu le surnom de Boxing computer. Il apparait aussi dans un petit rôle dans Yamada, la voie du samouraï.

Les champions francophones

• Jean-Charles Skarbowsky : Ce français est connu pour avoir été un des premier à se faire connaitre en Thaïlande. Il a sévit de 1994 à 2006 et a réussi à être classé numéro 1 du Raja. Il est aussi connu pour être le roi du KO boxe thai et muay thai. Aujourd’hui il a un club à Paris et un autre à Bangkok. Cherchez, vous trouverez.

• Fabio Pinca : Alors lui, c’est le seul combattant étranger (français en l’occurrence :)) à avoir battu Saenchai en 2012. Pour rappel, ce dernier figure plus haut dans les champions thaïlandais. Et puis derrière, en 2017, Fabio est titré au Raja. Ça force le respect. C’est une pointure qui sait très bien manié l’ensemble des armes mis à sa disposition en boxe thai et muay thai, avec en plus une force de frappe extraordinaire.

• Youssef Boughanem : Champion belgo-marocain ce coup-ci et pas des moindre. C’est le plus jeune de la liste. Youssef, surnommé Terminator, a réussi a raflé les ceintures du Raja et du Lumpinee. C’est vraiment pas tout le monde qui réussit cet exploit. En Thaïlande depuis 2007, il y dirige le camp Petchsaman Gym à Pattaya. Il y entraine son frère, Yassine, en poids lourds et d’autres combattants de haut niveau. Il n’en a pas moins toujours un pied à Bruxelles.

Mais laissez moi aussi citer Ramon Dekker qui n’est ni thai ni francophone. Mais il mérite sa place dans le panthéon des champions universels de boxe thai et muay thai et kickboxing. C’était un maitre dont il faut forcement voir et revoir les vidéos. Regardez comme il avance, l’énergie qu’il dégage et comme il traite ses adversaires. Rien que d’en parler, j’ai envie d’un shot de Diamond 🙂

La boxe thai dans la culture thaïlandaise

Quand on parle de boxe muay thai en Thaïlande, c’est comme la lucha libre au Mexique ou la lutte sénégalaise au Sénégal, on parle d’une discipline sportive complètement ancrée dans la culture du pays et qui en véhicule les plus grandes valeurs.

Non seulement c’est le sport le plus pratiqué par la jeunesse du pays mais c’est aussi le divertissement préféré de la famille royale, en témoigne les combats pour la fête de la Reine, comme celui du peuple, tous les combats font salle comble. Et il faut voir l’ambiance ultra chaude du spectacle pour comprendre le rapport passionnel des thaïs avec la boxe.

C’est aussi l’intérêt qu’il suscite de manière internationale qui achève de lui conférer un statut tout à fait spéciale. En effet, la boxe muay thai attire les touristes, les investisseurs étrangers et les promoteurs, elle génère aussi beaucoup d’argent autour des paris sportifs et tellement d’espoir pour les jeunes boxeurs et leur entourage. Beaucoup de gens en Thaïlande vivent de ce marché lucratif.

Les stadiums en Thaïlande

Bangkok

• Rajadamnern (ou Ratchadamnoen) : construit en 1945 à ciel ouvert, puis abrité quelques années plus tard et privatisé en 1953, ce stade est l’emblème de la commercialisation du muay. Géré par l’armée royale, il a longtemps été le stade le plus moderne. Ce n’est plus le cas mais il n’en est pas moins toujours aussi plein les jours de combats.
• Lumpinee (ou Lumpini) : l’ancien stade légendaire a été détruit en 2015 et reconstruit dans le Nord de Bankgok. Le bâtiment ultra moderne n’a plus rien à voir avec la version d’origine mais il est toujours dirigé des militaires pour le gouvernement thaïlandais. Les rencontres s’y déroulent les jours où il n’y a pas de combats de Raja, à savoir mardi, vendredi et samedi.
• Omnoi stadium : stade populaire à Bangkok, les billets y sont moins cher qu’ailleurs.
• Channel 7 : un lieu qui a son importance puisque c’est ici que sont filmés les combats retranscrit à la TV.

Pattaya

• Pattaya Boxing World : lieu populaire d’entrainements et de rencontres pour les boxeurs du monde entier.
• Thapprasit Stadium : plus proche de l’ambiance des stades de Bangkok, on y assiste à des combats 3 fois par semaine.

Phuket

• The Patong Boxing Stadium : pour sa proximité avec la plage comme sur une carte postale.

Le muaythai dans le cinéma

Je vous propose un petit tour d’horizon international dans le cinéma à la recherche des meilleurs films qui parle de muay pour prolonger vos entrainements dans le canapé 😉

Cinéma Thai

Evidemment, c’est le cinéma thai qui fait la part belle au muaythai. On ne les connait pas tous mais certains titres sont devenus mondialement connus comme les 3 volets de Ong bak que vous connaissez déjà certainement. Il y a aussi L’honneur du dragon du même réalisateur, Boxers avec Samart Payakaroon dont je parlais avec les grands champions ou encore Yamada, la voie du samouraï avec Buakaw. Ce dernier est aussi la tête d’affiche du film Thong Dee Fun Khao (ou Legend of the broken sword hero en anglais).

Citons enfin un film thaïlandais qui n’est pas uniquement dans l’action, c’est Beautiful Boxer. C’est un film thaïlandais de 2003 qui s’inspire de la vie réelle de la championne de boxe thai et muay thai transgenre qui a changé de sexe à la fin de sa carrière.

Films français

Plus insolite, certains films français parle de box thai. C’est bien parce que vous pourrez les partager plus facilement avec votre copine que les films 100% thailandais. Dans Fureur par exemple, il y a des combats mais il y a de la romance aussi. Il y a aussi Chok Dee qui est sorti peu après, en 2005. Et si votre copine n’est pas trop sensible, vous pouvez aussi essayer cet autre film français assez récent : Une prière avant l’aube.

On peut difficilement associé boxe thai et muay thai et cinéma français sans évoquer le nom de ce champion franco-italien qui a fait carrière devant la caméra : Joe Prestia. Il a une grosse cinquantaine de films à son actif quand même. Surtout des rôles de gros bras et de méchants, c’est lui qui viole Monica Bellichi dans Irreversible. Pour la petite histoire, Prestia a perdu son titre de champion de muay en 1992 face à Ramon Dekkers. Je vous en parlais dans la partie des champions.

Productions américaines

Côté cinéma américain, on trouve également quelques bons titres comme Only god forgives avec Ryan Gosling. Mais vous avez aussi l’incontournable Kickboxer avec Jean-Claude Van Damme de 1989. Son personnage y apprend boxe thai et muay thai avec un maitre thaïlandais paralysé pour venger son frère. Un film culte !

Le muay dans le MMA

Il n’y a rien d’étonnant à ce que l’on retrouve la boxe muay thai en bonne place parmi les disciplines préférés des combattants en MMA. En effet, boxe thai et muay thai ont prouvé leur redoutable efficacité. A tel point que beaucoup de combattant l’ont adopté comme style de prédilection.

Lorsqu’un nakmuay se reconvertit dans le MMA, il a donc une très bonne formation pour la partie debout du combat. Par contre, par rapport à un lutteur, la partie sol va lui demander un apprentissage plus long. C’est prévisible. Un combattant complet de MMA ne peut se contenter du muay même si celui-ci lui donne par ailleurs des facilités. De la même façon, un lutteur devra davantage travailler la boxe pour le MMA.

Pour résumer, le muay c’est une des disciplines à maitriser pour pratiquer le MMA. Pour preuve, l’académie d’élite Evolve MMA à Singapour a eu comme entraineurs de grands combattants de boxe muay thai comme Petchboonchu Fa Group ou Namsaknoi Yudthagarngamtorn (Je ne les ai pas cité dans ma courte liste de champions mais ils n’en sont pas moins des légendes).

Le MMA ne manque d’ailleurs pas de champions qui viennent directement du muay comme Cyrille Diabaté pour citer un français ou Dejdamrong Sor Amnuaysirichoke coté Thaïlande.

Mais force est de constater que dans le paysage de l’UFC, ce sont surtout des femmes qui passent du muay au MMA avec brio comme par exemple Joanna Jedrzejczyk, Loma Lookboonme, Joanne Calderwood, Valentina Shevchenko et Stamp Fairtex. On attend aussi la transition d’Anissa Merksen qui semble également attiré par cette discipline mixte.

L’équipement du nakmuay

Quand on voit les combattants de la boxe muay thai à la TV, ce sont des professionnel. Par conséquent, leur tenue est assez légère. Ils portent un short, un protège dent, des gants (avec bandages), une coquille et éventuellement des chevilleres.

Mais à la salle ou en combat amateur, un guerrier se doit d’être un peu plus protégé que ça. En effet, pour un amateur, il faut également revêtir un casque, des protège-tibias et des coudières. Les enfants porte aussi un plastron et les femmes mettent des protège-poitrines. A noter que l’IFMA impose en compétition le plastron pour tous.

L’équipement ne doit pas être négligé, il assure votre sécurité et témoigne du sérieux de votre pratique. Vous trouverez dans mon blog plus d’informations sur l’équipement pour la boxe muay thai. J’ai aussi écrit des articles plus spécifique sur les gants, les shorts, les shorts personnalisés et les t-shirt de boxe muay thai.

FAQ

Comment apprendre le muay thai ?

Comme pour toutes les discipline, il faut commencer par acquérir les techniques de base et assimiler les règles. L’encadrement d’un club est necessaire.

Combien de round en boxe thai ?

En boxe muay thai, les combats pro se déroulent en 5 round de 3mn. Pour les combats amateurs, ça dépend de l’âge et de la classe des combattants.

A quel age commencer boxe thai ?

L’initiation de la boxe thai peut commencer à partir de 5/6 ans sous forme de jeux mais rien ne sert de se presser. En Thaïlande, l’apprentissage commence à 7 ans.

Comment faire de la boxe thai ?

Faites une recherche sur Internet avec comme mot clé boxe thai et le nom de votre ville pour y découvrir les clubs existants.

Pourquoi faire de la boxe thai ?

Faire de la boxe muay thai implique forcement que vous allez améliorer votre condition physique. Vous allez gagner en puissance, en rapidité, en souplesse etc. C’est aussi un art martial qui véhicule des valeurs positives comme le respect des autres et la maitrise se soi.

Quelle est la différence entre la boxe thai et muay thai ?

Aucune, boxe thai et muay thai sont une seule et même discipline. La traduction exacte de muay thai c’est boxe du peuple thai qui à l’usage est devenu boxe thai.

Quel est le meilleur boxeur thaï ?

Samart Payakaroon, on en discute quand vous voulez 😉

Qui a inventé la boxe thaï ?

La boxe muay thai est à l’origine une technique martiale. Elle s’est érigée au fil des règnes en discipline et en divertissement pour la cour royale et le peuple.

Conclusion

Alors, si vous deviez résumer mon article en deux mots, qu’est ce que la boxe thai ? La boxe thai, c’est juste génial alors sachez que si vous commencez à vous y intéressez, vous risquez d’être pris d’une passion inconditionnelle. À vos risques et périls ! Et à présent, bonne nouvelle, vous savez comment apprendre la boxe thai, alors il n’y a plus qu’à vous lancer.

J’espère que j’ai répondu à toutes les questions que vous vous posiez avant de me lire sur boxe thai et muay thai. Mais si ce n’était pas le cas, faites le moi savoir, il y a tant à dire sur le sujet ! D’ailleurs je n’exclue pas d’y apporter des compléments dans les temps à venir.